Pharmacopée n°66

Le Sidaction qui a eu lieu il y a quelques jours de cela sonne comme un vibrant appel à s’engager contre la maladie, à tout mettre en oeuvre pour que chacune et chacun puisse bénéficier, quel que soit le lieu où il vit, des traitements qui sauvent, des informations nécessaires pour mettre un terme à l’épidémie. Comment tolérer que l’on meure encore de ce virus, faute de pouvoir accéder à des médicaments qui existent ?
Nous sommes aussi invités à nous mobiliser contre toute forme de discrimination et il y a du boulot : le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme, l’islamophobie, le sexisme, l’homophobie, la réduction des êtres à leur maladie, à leur handicap, la moquerie, le rejet, le spécisme, la liste est longue. Bref, tout ce flot de peurs, d’incompréhensions, de violences, de haine et d’oppressions qui rend irrespirable la vie, ensemble.

Qui est l’autre à nos yeux ? Qui est la personne que nous rencontrons dans le métro, dans la cage d’escalier, au supermarché ? Qui est ce passant ? Un malade, un handicapé, une personne de couleur, un étrange boiteux, un être qui intrigue? qui fait peur,  … ? Qui sommes-nous au-delà des apparences, sous les étiquettes, au fond du fond ? Les mots de Nietzsche lance un défi qui libère de tout ce qui nous plombe « être bien portants dans sa totalité » et poser des actes pour que tous cheminent dans cette grande santé.
Pour soigner un mental qui sépare, divise et discrimine du matin au soir, il faut sortir de chez soi, dire adieu aux conditionnements et s’approcher du mystère qui habite chaque être qu’il nous est donné de croiser. Sur ce chemin, le génial Chögyam Trungpa nous éclaire :  » Il nous faut faire quelque chose pour que ce monde se transforme en une société non agressive où les gens peuvent s’éveiller. Aider autrui est l’une des plus grandes occasions de se surpasser.  » Et le sage nous indique la direction :  » Il faut travailler dur pour aider autrui, directement, sans même porter des gants en caoutchouc pour nettoyer les vomissures. » Et les vomissures peuvent jaillir de toutes parts… Jalousie, compétitivité, individualisme …
Débloquer les situations, désincarcérer un être qui s’embourbe dans le mal-être c’est assurément mettre la générosité en action! A nous de jouer avec les moyens du bord.

5 Comments on “Pharmacopée n°66”

  1. Merci Alexandre pour cette nouvelle pharmacopée qui je pense nous invite à élargir notre intelligence, notre tolérance et notre générosité.

  2. Merci pour votre magnifique entretien dans le psychologie du mois de juin 2018.
    Merci pour votre « mise à nu »qui vous rapproche de nous et fait du philosophe un compagnon de route averti et pas seulement un surdoué de la pensée à visée thérapeutique.
    Mais pas de panique vous êtes armé pour retrouver pour vous, les vôtres et ceux qui vous suivent votre chemin de lumière.

  3. Ce quelque chose dont on a besoin pour transformer la société, ne serait-ce pas la célébration, l’accueil inconditionnel de la vulnérabilité comme source de vie, d’amour et de bénédiction ?

  4. Bonjour Alexandre,

    Je vous rejoins dans cet écrit.
    L’homme moderne est devenu compliqué, angoissé, destructuré. Et ne sachant comment faire devient aveugle, violent, malveillant. Il devient souffrance pour lui-même, et autrui. Traité la société ne suffira pas, il faut soigner le cœur de L’homme. La psychologie de nos jours, soigne très bien l’ego, ( soit dit en passant, votre ami Christophe Andree fait un travail aussi remarquable, en ouvrant le champ des possibles sur la méditation vis à vis du grand public). Mais il faut quelque chose de plus grand, un remède qui permette de guerir L’homme de l’ego. La méditation est certainement un moyen d’y parvenir, assurément. Mais il faut qu’a cela s’ajoute une nouvelle vision des choses. Pour aller vers un avenir prometteur. Bien plus que revenir au contacte de la nature, il faut revenir à notre condition de toujours, celle d’avant les complications, et la maladie moderne de l’ego. Retrouver un chemin vers l’eveil de tous et de chacun.

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