Dans la Sagesse espiègle, j’ai eu à coeur d’explorer un grand chantier de l’existence : l’attachement, la dépendance. Accueillir, dire oui au chaos, à ce qui nous dépasse sans couler, sans devenir amers, voilà l’immense défi qui nous est lancé d’instant en instant.
Je suis parti à la recherche d’un art de vivre allègre, d’un gai savoir apte à nous aider à danser au milieu du chaos, au sein même du tragique. Que faire des tenaces blessures, des traumatismes qui résistent? A côté d’une orthopédie de l’âme, d’une discipline stérile et vaine existent mille et une voies pour se délivrer de la dictature du « on », pour s’éloigner des passions tristes et des tiraillements intérieurs et descendre joyeusement au fond du fond.
Ce périple qui m’a conduit bien des fois à emprunter des chemins imprévus, j’ai eu la chance de l’entreprendre en compagnie de Chögyam Trungpa, des Stoïciens, de Rousseau, Spinoza, Bukowski et de bien d’autres. Sans oublier bien sûr le bon Nietzsche qui, précisément, écrit, dans Ainsi parlait Zarathoustra : « Il faut encore porter du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse ».
Ce livre propose une sorte de traité de sagesse espiègle tout en rapportant, sous la forme d’un journal intime, le récit d’une dépendance, d’un itinéraire chaotique vers un détachement. Car tout peut conduire à la grande santé, au dire oui, à la déprise de soi. Un mantra parcourt ce texte. Il aurait pu en être le titre : « C’est le bordel mais il n’y a pas de problème! » Oui, sur le tragique de l’existence se greffent les psychodrames, les tourments de l’âme. C’est à eux qu’il s’agit de gentiment s’attaquer pour goûter à la paix et se donner inconditionnellement aux autres.
Bonne route, bonne lecture !
Alexandre