Pharmacopée n°40

Aujourd’hui je suis tombé sur cette merveilleuse phrase de Gide : « Le meilleur moyen pour apprendre à se connaître, c’est de chercher à comprendre autrui. » Sacré boulot qui interdit toute condamnation, toute précipitation.

Pourquoi cet être réagit-il amèrement ? Pourquoi cette personne se met-elle en colère ? Là encore, le plus grand danger est de figer l’autre. Tenter de le comprendre, ce n’est certes pas prétendre cerner les contours de l’autre. Et le premier pas vers la compréhension de l’autre, c’est peut-être avouer tout simplement que l’on ne comprend pas, mais qu’on avance.

9 Comments on “Pharmacopée n°40”

  1. Merci Alexandre pour cette belle phrase; pourrait-on aussi considérer l’autre comme un « Maitre Zen », qui enseigne à sa façon ?… Ça incite à être attentif à l’autre, à le comprendre…

  2. Aujourd’hui je ne pense plus que l’enfer c’est l’autre (je ne disais pas cela il y a quelques années !) car c’est bien moi qui réagit à telle ou telle attitude, parole…et les émotions c’est bien en moi qu’elles naissent. Finalement cela me laisse plus de liberté de voir les choses ainsi car je peux réagir… ou pas

  3. Je pense que la patience envers la compréhension de l’autre est aussi un élément d’avancé. Cependant on n’est pas toujours au meilleur de sa forme, il arrive que nous éprouvons des difficultés à tolérer les assauts agressifs de certaines personnes. L’important peut être après le remous émotionnel, c’est de revenir sur les pensées qui nous ont traversées, l’écriture m’aide à mieux évacuer certaines choses
    Au plaisir renouvelé de découvrir vos enrichissantes pharmacopées

  4. Il y a longtemps j’ai eu à disserter sur cette question :  » Peut-on penser autrui, autrement que par soi-même ». Cette question peut aisément s’inverser : « Peut on penser soi-même autrement que par autrui ». Moi est un autre dit-on parfois.

    Il n’en reste pas moins que la compassion, l’empathie sont de bonnes façons d’être à l’autre.

    Philippe Laisné

    1. « Je est un autre » est une citation de Rimbaud très souvent citée par un spirituel Maurice Zundel, et reprise comme titre d »un de ses livres.La phrase de Gide a l’avantage d’être motivante, puisque le but affiché reste soi-même, et autrui est un moyen.

  5. La connaissance de soi par soi-même me semble effectivement compliquée. Car c’est être à la fois juge et partie. Cependant lorsqu’on fait un travail sur soi, un vrai travail d’introspection nous n’avons pas besoin d’autrui (parfois d’un psy). Pour moi, prendre conscience de ce que nous sommes est une étape que nous réalisons seul. C’est le résultat d’une collecte de sentiments, de sensations, de ressentis, de pensées mais aussi je l’avoue de critiques extérieures. Maintenant a-t-on besoin de l’autre pour s’apprécier (dans tous les sens du terme) ? Ca n’est pas si évident de faire entrer l’autre dans ce processus et pourtant en écrivant je me rends compte qu’autrui y participe forcément.
    Nadia

  6. Lors de mon exercice professionnel ( infirmière en psychiatrie) j’ai participé à des formations/séminaires qui avaient pour objectif d’apprendre des techniques destinées à désamorcer des relations d’agressivité ,de colère voir même de violence entre soignants et soignés (et parfois même entre soignants et soignants…).Il s’agissait ,lors d’un jeu de rôle, d’expliquer à » l’agresseur  » ce que son comportement avait généré en nous comme émotions (peur,tristesse,déception,colère etc…) et très souvent le processus conflictuel s’amendait pour laisser place à plus d’apaisement.Même si la baguette magique n’existe pas…

  7. Je ressens l’autre comme un miroir extraordinaire, mais parfois très douloureux aussi, selon ce qu’il vient toucher chez moi !
    Il est à mon sens une belle source de progression. Mais parfois c’est vraiment difficile de vivre l’incompréhension, et d’être face à des comportements que l’on ne comprend pas.

    Bien à vous,

    Eliane

  8. Bonjour Alexandre,
    j’ai lu votre premier livre hier soir et ce matin, que du bonheur et l’envie de lire les suivants…
    effectivement la patience n’est pas mon fort, il m’a fallut plus de 10 ans pour accepter,décoder et comprendre mon fils qui a 20 ans à ce jour avec les symptômes de cérébrolésés suite à une tumeur au cerveau détéctée à l’age de 6 ans. Je me lance dans l’écriture d’un livre qui se veut réaliste et très optimiste pour les gens qui voudront bien le lire… La patience et la compréhension d’autrui vont de paire, car le décodage est parfois complexe et plus nous nous ouvrons à l’autre plus les clés arrivent, c’est parfois magique et tellement enrichissant.
    J’ai aussi pratiqué la Communication non Violente (CNV), outil qui m’a permis d’aller plus loin dans la communication dans certaines situations compliquées.
    Excellente continuation dans la joie et la bonne humeur
    ML

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