Pharmacopée n°36

Hier soir, j’ai relu Saint Jean de la Croix, toujours lui. Dans la « Montée du Carmel », il dit : « Qu’importe que l’oiseau soit retenu par un fil léger ou par une corde ! Le fil qui le retient a beau être léger, l’oiseau y reste attaché comme à la corde et tant qu’il ne l’aura pas rompu, il ne pourra voler… Et cependant, il suffirait d’un bon coup d’aile pour rompre le fil qui l’attachait. »

S’endormir, se laisser aller dans la nuit, c’est, en un sens, tout quitter. Qu’y perd-on ? Cheminer vers la liberté, c’est peut-être déjà se reconnaître comme Epictète, comme un esclave en voie de libération et regarder avec une infinie bienveillance tous les mille et uns fils qui me retiennent les pattes.

13 Comments on “Pharmacopée n°36”

  1. Un fil léger, c’est un peu comme une cage dorée, on peut ne pas les voir et en être d’autant plus prisonniers… . Faut-il battre des ailes pour nous assurer de rester en liberté ou plutôt voler à tire d’aile pour la faire exister ?

  2. Q’y perd-t-on?
    – le passé, c’est du passé, il n’est plus à refaire, le futur est tout à faire, donc on ne perd que l’instant juste avant le sommei, qui n’est qu’une petite mort.
    Quant à Epictète, il se pourrait qu’il aie vécue sa liberté plus que son maître prisonnier de mille et un fils car, moins on a de choses moins on a des fils et plus on en a des chaînes………etc….etc.
    slim

  3. Bonjour Alexandre,
    Merci pour cette nouvelle pharmacopée. Je ne saisi pas bien la phrase « S’endormir, se laisser aller dans la nuit, c’est, en un sens, tout quitter. »
    Mon ressenti dans le cheminement vers la liberté s’exprime dans cette prise de conscience et d’acceptation de ma part d’ignorance, de médiocrité, d’égoïsme. Je sens que j’avance et que je grandis véritablement.
    Bonne continuation Alexandre.
    Merci pour tout cette richesse accessible dans les écrits de ce blog.

    1. Comme Eric je ne suis pas entré complètement dans cette image du sommeil.
      Certes, quand je suis tendu, crispé sur mes « problèmes », je ne m’endors pas facilement. Il y a bien un lâcher dans l’endormissement.
      Mais après ? Il me semble que le sommeil et le domaine du rêve, de l’inconscient…
      alors que le chemin serait plutôt d’aller vers plus de conscience de ce qui est, dans cet instant.
      Le maître zen, quand il marche, il marche… et il sait qu’il marche…

  4. Il faut se libérer de ses certitudes et ouvrir son esprit, parfois simplement regarder ailleurs, lâcher prise.
    Je me souviens de ce dessin, trouvé dans un manuel de managemment : un champ ouvert, une grille en fer forgé isolé au milieu du parc. La grille est fermée, mais évidemment on peut passer à droite et à gauche. Puis un homme derrière la grille, agrippant les barreaux et se disant comment faire. Souvent, nos barrières sont imaginaires.
    Amicalement
    Ph L

  5. L’air de rien on passe pas mal de notre temps à se casser les dents sur nos liens pour en nouer d’autres ailleurs. On ne fait que cela d’ailleurs tout cela pour finir tous tout seul (je plomble la chose là mais c’est ainsi :). Mais peut importe on continue quand même à serrer nos fils entre nos poings, parce que quand on les agite on se sent exister sans doute. Cordialement (corde … ) Votre.

  6. Les milles et un fils aux pattes ne sont pas trop gênants s’ils ne sont pas trop emmêlés…Si j’ai assez de patience pour défaire tous les noeuds, alors ils peuvent bien me tenir les pattes ces fils, au moins j’avance avec fluidité!

    1. Un fil à la patte, reste un fil à la patte, gros ou petit, emmêlé ou non… Peut-être cheminer pour prendre conscience que c’est simplement moi qui les crée, ces fils, petits ou gros. Cela peut aide à les lâcher

  7. Définition du mot :
    pharmacopée

    Nom féminin singulier
    nomenclature officielle et descriptive de tous les médicaments, autrefois appelée Codex

    Ici on fait la philosophie ou on se meurt……..
    slim

  8. Bonjour Alexandre,
    Oui, l’infinie bienveillance eu égard à nos multiples fils est ce qui nous libère de ces fils ?
    Je ne sais pourquoi j’associe à cette phrase de petite Thérèse de l’Enfant-Jésus : … »Il faut toujours prier comme si l’action était inutile et agir comme si la prière était insuffisante ».
    Peut-être trouver l’équilibre en ce tiraillement permanent, cet appel à la liberté intérieure pressentie et le quotidien ? Bien à vous

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