Pharmacopée n°23

Le Dalaï-Lama a dit plus d’une fois : « Soyez égoïstes, aimez-vous les uns les autres. » Serait-ce que même par intérêt, tout nous porte vers les autres ? Une récente étude américaine a montré que sur deux groupes de personnes, dans le groupe à qui on donnait pour consigne de faire cinq bonnes actions par jour, le taux de bonne humeur croissait considérablement. Me plaît cette vision élargie du bonheur. Intégrer l’autre dans ma recherche de joie l’accroît assurément. Et si dès le matin, je m’engageais à aider cinq personnes, à soutenir cinq âmes dans l’épreuve ou plus simplement, à donner la main à un proche, à sourire, à patienter, à être plus calme avec un enfant. Je me méfie des études et du développement personnel. Cependant, en l’occurrence, je trouve dans cette découverte un moyen concret de commencer ma journée et de la prolonger. Cesser de ne penser qu’à moi pour m’ouvrir peu à peu à l’autre.  Comprendre que nous partageons aussi une communauté de sort, que lui aussi souffre et est peut-être fatigué. En somme, être heureux ou du moins dans la joie, c’est être en lien avec tout ce qui m’entoure. Nourrir ce lien, et déjà le voir. Cinq bonnes actions par jour ce n’est pas sorcier. Le tout est de les rendre naturelles. Et si cette disposition un peu forcée au départ pouvait devenir une habitude naturelle en soit, assurément, elle nous rapprocherait durablement de la vraie joie.

23 Comments on “Pharmacopée n°23”

  1. Intéressant si ce n’est que s’aimer les uns les autres est bien plus difficile à dire qu’à faire qu’on ne le pense.
    Ce qui me surprend c’est que le Dalaï-Lama aie omis de remettre à chacun le mode d’emploi de l’amour……
    slim

    1. guépard ou tortue? escargot ou libellule?

      quels yeux, quels coeurs, quels corps conditionnent nos façons de percevoir les bonnes intentions des autres ?

      1. Oh, j’aime beaucoup cette idée ! Oui, nous sommes tous différents et en effet, notre perception des intentions d’autrui est bien souvent erronée…

  2. Bonjour,
    Merci pour cette pharmacopée .
    S’entraider, se soutenir les uns et les autres c’est aussi d’une certaine manière prendre soin de soi. En ce sens que cet élan d’humanité renforce notre sentiment d’être utile, de plus on éprouve du bien être à diffuser le meilleur de nous mêmes.
    Bonne continuation Alexandre…

  3. Non seulement aimer l’autre comme « soi m’aime », mais mettre cela en pratique au moins 5 fois par jour ? Et pourquoi pas oublier d’oublier les autres pour ne pas s’oublier soi même ou bien donner, à soi à l’autre, peu importe, tant que c’est du don ? 😉

  4. Bonjour,
    c’est mon premier post sur votre site. Tout d’abord merci beaucoup pour votre livre Le philosophe nu que je suis en train de terminer et qui m’a permis de vous découvrir. Je suis curieuse de savoir pourquoi vous vous méfiez du développement personnel. Votre post me fait beaucoup penser au livre imparfaits, libres et heureux de Christophe André qui y fait l’éloge de la gentillesse et je trouve ce livre génial. Je crois énormément au développement personnel. J’ai fait une thérapie d’affirmation de soi en groupe et votre livre vient joyeusement compléter mon cheminement.
    Merci encore et je me permets de vous faire un compliment du haut de mes 26 ans: je trouve que votre visage est agréable à regarder!

  5. Bonjour Alexandre et bonjour à tous,

    Je m’adresse tout d’abord à Alexandre car je viens de finir son livre « le philosophe nu » que l’on m’a offert.Je suis un peu audacieuse de vous dire cela mais j’avais l’impression de me lire.Ce livre vient à point nommé dans mon cheminement personnel.Alexandre vous me redonnez de la force pour continuer.Je vais garder un moment certaines de vos remarques et citations.Merci Alexandre !
    Pour cette pharmacopée (superbe idée) allons chercher l’Amour en l’autre, cet amour divin,tout simplement mais si puissant…

  6. Au bout d’une vie de 89 ans, je me suis rendu compte qu’en fait, seuls comptaient les liens que j’avais su créer avec ma nombreuse famille, mes amis, mes voisins .Finalement c’est toute la richesse qui me reste et tout le reste est littérature.Et -finalement- ils sont très faciles à créer ces liens :Simplement penser à ce qui pourrait faire plaisir aux uns ou aux autres ou les aider dans le plus banal quotidien et travailler ,en plus, à tisser des liens entre eux,à devenir ce lien qui les unit; J’en fais la tâche de ma fin de vie : ma mission et cela m’apporte toute la joie du monde :c’est donc, en fait, très égoïste !!

  7. J’en suis d’accord. Il n’y a pas de contradiction entre s’aimer soi-meme et aimer l’autre. Si on aimait soi-meme, en verite, alors on aimerait l’autre, parce que l’autre est bon pour moi. Je je dis pas que les biens de l’autre sont bons pour moi, ni que l’autre va me faire du bien. Je veux dire que l’etre de l’autre, son existence meme, est bon pour moi, done aimer l’autre mefait heureux.

    1. Je ne dis pas que les biens de l’autre sont bons pour moi, ni que l’autre va me faire du bien. Je veux dire que l’etre de l’autre, son existence meme, est bon pour moi, done aimer l’autre me fait heureux.

  8. Je vais encore traduire cette pharmacopée en langage spinoziste… Spinoza dit que l’égoisme est une vertu quelque chose comme cela… Il a raison. Simplement il ajoute « Nul ne peut être heureux sans que d’autres soient heureux avec lui »… Par contre je pense qu’il faut prendre la formule du Dalaï Lama au pied de la lettre… Etre vraiment égoïste, penser à soi, connaître ses désirs, les epxrimer et aller vers les autres… Toute action répond à notre intérêt personnel, même une action en apparence totalement altruiste, cache une valorisation personnelle… Contrairement à Kant (et aussi à Luc Ferry) je dirais qu’une action n’a de valeur morale que si elle répond aussi à notre intérêt personnel bien compris… Une action « morale » au sens de Kant, donc prétendûment désintéressée, n’est en réalité qu’une action dont le mobile égoïste est bien dissimulé…

  9. L’église forcené donne l’altruisme…
    Les  » vertus négatives  » permettent les vertus positives : lâcheté- courage; rancoeur-pardon; hypocrisie-sincérité; avidité-générosité…

  10. Il y a l’un qui dit à l’autre, si tu veux aider Alexandre, il faut lui poser des questions, si possible, celles de ses étudiants, comme cela il s’entraine pour répondre dans sa classe.
    Il n’est de philosophie que dans les questions et des réponses, sinon comment savoir si un concept il est bon face aux difficultés de la vie, car la philosophie sans la vie ce n’est que de la simple dialectique?
    slim

  11. Il est aisé de mal aimer, de passer à côté des autres, quand on a pour soi-même du « mésamour » et donc de ne pas aller, altruiste (je parle non là d’un acte dicté en effet par la morale ou la mauvaise conscience mais de véritable main – ou oreille – tendue), vers l’autre… Aimons-nous, préoccupons-nous de nous voir tels que nous sommes sans jugement, avec la tendresse qui nous est dûe et nous irons (en volant !) aider chaque être passant à notre portée le coeur gonflé de vraie JOIE pour lui apporter ce même vrai amour. Je vois un peu ainsi la phrase (spirituelle dans tous les sens du terme !) du Dalaï-Lama, pour ce qui est de mon humble expérience quotidienne. Je sais que j’ai beaucoup rejeté le monde extérieur, malgré mon caractère par nature aimant, avant de comprendre que je me rejettais, moi. Et dans chaque énervement que je peux encore avoir vis-à-vis de l’autre ou de toute chose extérieure, je reconnais un malaise envers moi-même à la source… Amitiés.

  12. c est certainement positif penser a deposer des graines constructives de plus je ne suis pas matheu mais 5par 5=effet piramide entre guillemets et si c est contagieux cela peut aporter quelques minutes de paix de bonheur a nous de savoir franchir le pas il y a certainement la quelque chose de tres cooperatif et ddiminurait notre egoisme quotidient

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