Pharmacopée n°21

Christian Bobin a dit : « Je ne peux rien sur ma vie. Surtout pas la mener. » Paradoxalement, ici, l’ascèse et la pratique reviennent à laisser la vie se faire, la laisser advenir sans vouloir la manipuler. Confiance abyssale et presque absolue que de se laisser vivre, que de laisser la vie inventer la vie sans vouloir férocement intervenir et changer le cours des choses. Loin du fatalisme qui accepte tout, même la souffrance, cette attitude pourrait conjurer l’action et l’abandon. Car plus je m’abandonne à la vie, plus je la connais, plus je fais un avec ses règles du jeu, plus je suis actif, plus je peux prendre appui sur l’existence.

Depuis peu, j’ai commencé le judo. Le judo, la voie de la souplesse. Le judo qui utilise la force de l’adversaire. La vie n’est pas un adversaire et l’existence un ennemi. Pourtant, en me retranchant, en m’y opposant, je m’épuise. Et si je puisais la force, l’énergie et les ressources inouïes de cette alliée, de cette mère pour avancer sans lutter ?

7 Comments on “Pharmacopée n°21”

  1. Bonjour,
    Je pense également que nous ne menons ni contrôlons notre vie néammoins nos rencontres depuis notre plus jeune age, nos expériences et nos choix enfluencent notre chemin de vie…
    Je vous souhaite de moins lutter Alexandre

  2. Non,la Vie ne nous enferme pas sur un chemin où nous n’avons qu’à nous laisser aller béatement. Elle nous offre des déviations, des carrefours,des possibilités de choix-même dans les états les plus dégradés- Nous pouvons ,toujours, profiter de circonstances favorables , de relations enrichissantes …ou nous abandonner paresseusement « comme un légume »en baissant les bras .
    La sagesse nous apprend à choisir le bon sentier, la bonne relation humaine qui nous aidera à grandir, à nous séparer de ce et de ceux qui nous freinent . Etre vigilants ,accepter ce qui ne peut être changé et aller de l’avant avec l’aide de l’Univers entier dont nous sommes un rouage qui a son sens. .Et bravo pour le judo -Alexandre- si cela fait du bien à votre corps et à votre esprit .j’acceptai

  3. Si j’ai bien compris la metaphore du judo, c’est utiliser les vents contraires, les hostilités extérieures et intérieures pour avancer positivement, vers le bien,
    Que ce monde ne me soit pas étranger

  4. Oh, oui, comme le dit Nelly, oser l’acceptation ! car elle n’est pas résignation ! et quelle belle et profonde phrase que celle de Christian Bobin ! Merci Alexandre de nous la donner à lire. J’y vois presque la finalité de l’acte de philosopher (est-ce mon penchant au déterminisme ?), pour ma part… Ils me plaisent ces mots, j’y retrouve la notion de confiance qui m’est chère. Pour émettre à mon tour un souhait, que celle-ci ne me quitte pas, qu’elle ne quitte aucun de nous.

  5. oui pour moi encors un travaille sur moi meme chaque jour vaut sa peine.un gand travaille que je bases sur la confiance a faire croitre en mon fort interieur . c est je penses aussi important de savoir ne pas toujours vouloir tout controler ,rester éveillé oui.la vie est un jeu et pas tout le monde dispose des memes cartes au depard mais pas tout le monde non plus ne dispose au depart de cette rage de cette force a voulloir vivre a s epanouir c est tout un apprentissage .

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