Pharmacopée n°12

Ce matin, l’aphorisme 338 du Gai Savoir de Nietzsche me laisse interrogateur : « Bonheur et malheur sont deux frères jumeaux qui grandissent ensemble, ou comme chez vous, restent petits ensemble. »

Certes, le danger du dolorisme n’est jamais très loin. Aussi, ne répétera-t-on jamais assez : ce n’est pas la souffrance qui grandit mais ce que l’on en fait. Chaque jour que Dieu fait, presque du matin au soir, je m’acharne à esquiver les coups durs, je tente d’éviter le moindre pépin. La mission s’avère pour le moins irréaliste. Avant midi, un flot de désagréments se déverse, peu ou prou, dans la journée. La peur de souffrir semble me causer les pires de mes tourments pour l’instant. La crainte de voir disparaître un proche me hante. Tout se passe comme si même les minutes heureuses de l’existence finissaient par prendre un goût amer faute d’insouciance et, disons, d’un peu de sérénité.

Nietzsche ne nous rappellerait-il pas les règles du jeu ? Avec tant d’autres, comme le Bouddha et le Christ, il relève le caractère inéluctable de certaines souffrances. Ici, les stoïciens et leur fameuse distinction peuvent nous prêter quelque secours. Parmi les choses, les unes dépendent de nous, les autres n’en dépendent guère. En irait-il autant de la souffrance ? L’affaire est entendue. Il est bien des maux que nous pouvons éviter. Loin d’inviter à un masochisme, l’auteur du Gai Savoir nous convie avant tout à une prise de conscience libératrice : quoi que je fasse, quels que soient mes efforts, je souffrirai. Autant, dès lors, placer notre énergie dans les combats qui la réclament et concentrer notre ardeur à fond dans des luttes réalistes. En ce domaine, le gaspillage ne pardonne guère. Encore faut-il bien distinguer ce qui, en ce moment, est vraiment inéluctable pour ne pas trop vite baisser les bras.

Oui, si je m’évertue à tenter d’éliminer chaque douleur de mon existence, je me voue au malheur et je m’épuise. Pour l’heure, je veux, à la suite du penseur du Zarathoustra, m’interroger : ici et maintenant, que puis-je faire pour me maintenir dans la joie et poser des actes concrets afin de diminuer la souffrance en moi et autour de moi ? Vaste programme !

78 Comments on “Pharmacopée n°12”

  1. Oui, aller vers la joie tout en traversant la souffrance. Etre joyeux malgré la présence inéluctable de la souffrance. Faire Un avec elle, au lieu de la fuir sans cesse.

    Ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas.

    Hélas, la plupart du temps, nos souffrances et nos peines viennent de nos attachements : aux êtres humains, aux choses, aux idéaux, à une certaine image de nous-même ou bien des autres.

    Agissons!

    Mais nous ne pourrons éviter Alexandre de faire parfois souffrir autrui sur le chemin. Par nos paroles, par nos actes et même par nos silences ou nos omissions.

    Alors pourquoi nous en préoccuper? Si l’action est dans notre vérité et dans la vérité de l’instant.

    1. l’action dans notre vérité et la vérité dans l’instant… quelle vérité, en fait ? n’y a-t-il pas un risque à croire en une vérité (unique, et en la notion même de vérité) et peut-être à se dé-responsabiliser de la souffrance ou des complications que l’on cause à autrui et celles que l’on s’inflige à soi-même et ainsi d’oublier d’expérimenter le don – par/don (à soi, aux autres) du coeur? Le philosophe nu est un immense pardon qui nous est offert, enfin, je suis en train de le lire ainsi.

      1. Bonjour Lin,
        C’est un très beau prénom Lin. Je ne me souviens plus, ça signifie « pluie » ou « méditation » en Chinois ?
        – « Quelle vérité, en fait » ?
        – La vôtre et celle de l’instant qui ne sera pas celle d’un autre ou celle d’hier ou de demain. Donc la vérité ne semble pas unique, en effet, j’ai même entendu dire qu’elle était un pays sans chemin…
        « N’y a-t-il pas un risque à croire en une vérité (unique, et en la notion même de vérité) et peut-être à se dé-responsabiliser de la souffrance ou des complications que l’on cause à autrui et celles que l’on s’inflige à soi-même ».
        – Pour pouvoir pardonner à son prochain, qui semble être souvent le responsable de tous nos malheurs, il faudra tout d’abord se pardonner à soi-même d’avoir permis à l’autre de nous faire souffrir. Quant aux souffrances que vous avez causées, qui peut en juger ? Bien sûr, il paraît bien évident que les personnes qui ont torturé, tué sont responsables du mal qu’elles ont fait. Hélas, parfois, les sociétés humaines ont même justifié, au cours des siècles, certaines tortures, certains meurtres (les guerres, les révolutions, les inquisitions, etc.).
        Mais pour le reste, les tortures psychologiques et autres manques de respect au quotidien, vous allez jeter la première pierre sur votre prochain ? Alors que si nous regardons au fond de nos cœurs, nous blessons sans cesse autrui : par nos paroles, nos actes, nos silences, nos omissions.
        Une personne est attachée à vous, elle vous sollicite sans cesse. Vous ne lui répondez pas. Etes-vous coupable de la souffrance qu’elle ressent ? En êtes-vous responsable ? Que devez-vous faire ? Vous enfermer dans le silence et l’ignorer totalement ? Lui dire des mots qui risquent de la blesser ?
        C’est dans l’alchimie des relations humaines que tout semble se jouer. Pas d’un côté le bien et de l’autre le mal.
        C’est ce que mon chemin de vie m’a appris et que j’essaie humblement de vous transmettre. Je ne sais pas si j’ai trouvé les bons mots. En tous cas, j’espère sincèrement qu’aucun ne vous fera souffrir.

        Douce soirée à vous.

        1. Merci du fond du coeur. En fait dans cette responsabilité, je ne voulais pas dire « saisir » (une faute…) ni « culpabiliser », mais tendre vers la « conscience » (des complications reçues et envoyées) et depuis cette conscience donner, par/donner, comme vous le dites: à soi et en même temps à autrui (interdépendances). Comme vous le dites si justement (vos mots ont fait « tilt » ) vers la fin du message.: Se pardonner d’avoir laisser l’autre la possibilité de nous blesser – et réciproquement)! (lin… je croyais = à forêt… ceci dit zazen dans la forêt ce n’est pas mal !

          1. Bonjour Lin,

            je me réjouis que ces mots aient fait écho en vous. Accueillez ce qui vient par les heureux hasards. Nous le recevons bien souvent quand nous sommes enfin prêts. Sinon cela nous choque ou nous irrite, ou bien nous conforte trop dans nos positions rigides.

            « Méditation dans la forêt », c’est très beau…J’aime un passage du livre de Christian Bobin, « La présence pure », et la description d’un arbre (en chinois, la forêt ce doit être le signe de l’arbre multiplié?). La langue Chinoise est la plus difficile à apprendre mais elle est fascinante aussi parce qu’elle parle de la vie et du monde qui nous entoure et de ses signes.

            J’espère que l’on va m’offrir « Le philosophe nu » pour Noël. Ce serait un beau cadeau pour moi.

            Oui, se pardonner à soi-même et plonger profond en soi pour trouver le pardon pour l’autre (celui ou celle qui a fait mal par inconscience et par ignorance) et encore plus profond en soi pour y trouver la source de la compassion.

            Petite caresse de neige blanche à votre front.

    2. La joie. Je l’éprouve depuis ce lundi 15 novembre dernier. Mon fils aîné, 21 ans, s’est pendu ce matin là. Alors, tristesse due à l’absence, et grande joie d’avoir accompagné le chemin de de vie de cet enfant de lumière.

      1. Entendue par hasard à la mort de mon frère, une bribe de phrase m’a aidée…
        « Ne pleure pas celui que tu as perdu… Réjouis-toi de l’avoir connu… »
        J’ai cherché… J’ai trouvé…
        Sénèque a écrit « Consolation à Marcia » dont le fils de 20 ans venait de mourir…

        1. Entendue par hasard à la mort de mon frère, une bribe de phrase m’a aidée…
          « Ne pleure pas celui que tu as perdu… Réjouis-toi de l’avoir connu… »

          Ce que tu dis est très joli Denise, mais joli n’est pas le bon terme, je dirais donc qu’il est, instructif.
          Dans le premier cas, tu pleure celui que tu as perdu, mais à quoi sert-il de pleurer, sinon qu’à augmenter ta peine?
          Dans le deuxième cas, tu te réjouis de l’avoir connu et tu éprouve de la joie de l’avoir connu, et la joie est toujours bonne, même sans pouvoir récupérer celui que tu as perdu, mais il est agréable d’y penser avec joie.
          C’est du bon sens pur, c’est stoïcien.
          giuseppe

      2. Nous tentons tous de traverser nos souffrances pour aller encore et toujours vers davantage de joie.

        Une théologienne du nom de Lytta Basset a écrit un livre « ce lien qui ne meurt pas » en racontant une terrible épreuve de sa vie : son fils s’est suicidé. Sa souffrance n’est pas la vôtre bien sûr Lonelynano. Personne ne peut ressentir votre propre souffrance, celle que vous ressentez au plus profond de vous.

        Lytta Basset explique dans d’autres de ses ouvrages qu’un jour nous parvenons enfin à en finir avec le « souffrir-sans » qui voit dans les autres exclusivement des indifférents, et nous parvenons à en finir avec le « souffrir-contre » qui voit en eux exclusivement des ennemis.

        Etre pris de compassion, c’est être pris d’un « souffrir-avec » qui ne peut plus attendre : les autres ne sont pas seulement des indifférents ou des ennemis, ce sont aussi des êtres qui souffrent. Et il nous faut alors, une fois pour toute, opter pour la vie : « la vie n’est pas par elle-même source de joie : il faut notre acquiescement profond à ce qui existe et notre oui inconditionnel à ce que nous ne savons pas encore de la vie ».

        Et « opter pour la vie, s’accorder à Dieu ? C’est laisser résonner en soi-même, potentiellement, le monde entier ».

        Douce nuit et prenez bien soin de vous.

  2. Les douleurs sont pénibles, multiples et inévitables.
    La douleur doit être acceptée mais à sa juste valeur. C’est nous qui lui accordons de l’importance et de part ce fait elle envahie notre univers en proportion de l’intérêt donné.
    Celle qui est physique est certainement la plus « facile » à gérer, la différence du corps et de l’esprit.
    La douleur nous rend visite juste pour tenter de définir une limite, mais la limite, est ce que ce n’est pas nous qui devons la mettre?

    La douleur du quotidien est plus sournoise, la société en a une besace pleine. A nous de définir si elle est voulue ou maladroite. De toutes les manières c’est comme la physique, à nous de lui donner sa place. Tout est sujet à la douleur seulement si nous le provoquons.
    Perdre un proche ? On nait pour mourir !
    Perdre un poste professionnel ? C’est dans l’adversité que l’on grandit…

    Je ne suis pas du tout philosophe mais la douleur est une compagne qui vient souvent partager ma vie, je l’a refuse comme amante et encore moins comme confidente, elle est devenue une ombre et me suit partout, je la lasse de lui donner si peu d’importance, alors elle se ratatine, se décompose, elle se disloque et mon chemin bien que boiteux devient encore plus lumineux.

    Une fois de plus cette réflexion n’est issue que de mon expérience d’homme « différent ».

    Frank unijambiste à part entière !

  3. La difference entre les stoïques et les stoïciens c’est que premiers souffrent en silence alors que les deuxièmes se défont de leurs souffrances et ils ajoutent; »nous sommes sur terre pour le bonheur, tout malheur n’est qu’un erreur dans notre raisonnement ».
    g

  4. Alors sur ce coup… Etant en pleins doutes existentielles (vi vi, 24 ans sans me poser de questions sur ma petite vie et me voilà à me poser 1 millions de questions à la seconde ;)), le malheur et le bonheur se ressemblent et se rejoignent inéluctablement. Chaque instant de souffrance nous fais penser à un moment de bonheur. Et vice versa d’ailleurs. La question qui se pose est, pourquoi se faire du mal pour se faire du bien ? ou l’inverse est possible aussi…

  5. Si seulement je pouvais appliquer à mon quotidien toutes vos paroles qui me transpercent à chaque fois, je vivrais tellement mieux.

    1. Au lieu de t’alimenter des propos négatifs pourquoi ne pas commencer par t’exercer?
      Tu ne serait pas plutôt transpercée par un méchant sentiment d’infériorité qui t’empêche de te sentir à la hauteur …d’essayer?
      Non?
      Alors commence par te dire, chaque fois que tu es en difficulté: rien n’est jamais définitif dans la vie.
      g

      1. Non je cultive plutôt l’espoir d’un jour pouvoir appliquer au quotidien toutes les magnifiques paroles d’Alexandre Jollien. Il faut seulement du temps.

        1. Faut-il vraiment du temps ? Car du temps nous n’en avons pas forcément beaucoup. La vie est courte. A mon sens on peut faire des progrès très rapide à condition de « concentrer » ses efforts. Par exemple comprendre ce que signifie « être indifférent à ce qui ne dépend pas de nous ». Précepte de départ de la sagesse stoïcienne. Bon évidemment chaque mot suscite une réflexion. « Indifférent » par exemple ça veut dire quoi ? Pas évident. On peut en discuter je vais juste dire ce qui me vient à l’esprit, je vais dire qu’il ne faut pas consacrer de forces à se demander pourquoi les choses indifférentes se produisent ou non. Il faut se concentrer sur soi. Faire l’économie de réfléchir sur ce qui ne dépend pas de nous libère beaucoup de force pour se tourner vers soi, vers nos désirs, nos peurs, nos représentations et les actions qui en découlent. Pour moi le maître mot c’est concentration, économie de moyen. Voilà déjà un exercice qui a mon sens peu produire, suivant chaque personne, des résultats étonnants et rapides. Je ne donne pas de leçon, je profite de tes questions pour méditer. Donc merci à toi Tamara.

        2. Je relis encore ton petit message. Tu dis « il faut seulement du temps »… Je te connais pas et je ne te juge pas, naturellement, mais en lisant cela je me dis, pour moi-même, que en disant « il faut du temps » cela revient à dire « plus tard », « un jour peut-être », « lorsque viendra le moment propice »… etc… Bref j’y vois comme une façon de botter en touche. Pardon, pardon si je te choque mais c’est ce que je pense en te lisant. Moi je te dis que c’est maintenant, forcément maintenant, et peut être rapidement. Je ne suis pas catégorique, et chacun suit son chemin, mais je dis juste que je crois, personnellement, qu’on peut aller vite, que c’est du moins possible et qu’il faut l’avoir à l’esprit de crainte de se trouver dans une posture d’attente ou de report à plus tard. Il me semble qu’Alexandre Jollien a démontré qu’on pouvait faire des progrès fantastiques et rapides par une certaine concentration de forces mentales. Son dernier livre, le Philosophe Nu, montre qu’il y a d’autres étapes de sagesse à franchir mais je crois qu’il ne faut pas penser en terme de durée mais en terme de bon emploi de ses forces. J’en profite pour dire que je reproche un peu au bouddhisme de prendre son temps même s’il existe des « instantanéistes » chez eux et d’autres voies qui prennent le temps des réincarnations. Comme je ne crois pas à la réincarnation, j’estime qu’il faut essayer dans la mesure du possible, bien sûr, d’aller vite. Pardon je suis trop long…

      2. De la douceur dans le jugement…chacun vit ses épreuves à son rythme…avec ses propres moyens… Trouver Sa solution, ce n’est peut être pas l’aider…Bonne route à tous.

        1. De la douceur dans les jugements… Certes… Moi je dirais plutôt de la douceur dans nos rapports aux autres plutôt que dans les jugements. Je ne crois pas qu’il faille forcément être délicat en donnant son opinion. Ici chacun exprime ses opinions, chacun a compris qu’une opinion ne vaut que pour celui qui l’émet et chacun ne retient que ce qui lui parle et lui convient. Partant de là j’estime qu’il faut parfois exprimer nettement ses opinions. Certains maîtres zen par exemple étaient connus pour être « brutaux », abrupts, cassants voire carrément frappants. Sourions… Mais avec la compassion au coeur rappelons-le. De même souvent on comprend mal les stoïciens à cause de la brutalité avec laquelle ils expriment certains concepts. Je crois souvent des gens qui sont littéralement choqués par certaines phrases stoïciennes par exemple à propos de la mort d’un être cher. Sauf que cette façon abrupte d’exprimer les choses est justement voulue pour faire sursauter la personne souffrante qui le lit et enclencher une réflexion. La vie est tragique et un sage stoïcien n’est pas un gentil thérapeute remboursé par la sécurité sociale, c’est un rude thérapeute qui formule ses idées. Ca le distingue nettement de ceux qui imposent leurs idées par la force, par le fer et le feu. Tout de même !

    2. Je ne peux pas m’empêcher de penser à cette remarque de Woody Allen : « Qu’est-ce que je serais heureux si j’étais heureux… ».

  6. Ce que tu décris dans le premier paragraphe est très exactement ce que je vis et ressens chaque jour. J’ai même l’impression s’usurper les moments de joie que je connais. Seule la nuit m’apporte un réel réconfort car je sais que personne ne fera intrusion chez moi, que personne ne me téléphonera pour m’annoncer une mauvaise nouvelle. L’insouciance semble m’avoir définitivement quitté depuis que j’ai assisté à l’agonie de mon plus jeune fils (22 ans) qui lui était le symbole même de l’insouciance. je n’ai pas de remède et n’en cherche pas vraiment. Je me passionne pour la philophie, mais ça depuis toujours, sinon je fais en sorte de vivre chaque journée comme si c’était la dernière.

    1. Entendons nous bien Michel, vivre comme si il s’agissait du dernier jour de ta vie est une manière de faire, pas la meilleure, ni la pire, car si il eu été le dernier jour réellement tu ne quitterais pas grand chose puisque le passé n’est plus à vivre et le futur n’est pas encore vécu, ainsi tu ne quitterais que l’instant présent même pas le jour, juste l’instant, pas grand chose, et les autres que veux tu qu’ils quittent à ton avis?
      La même chose que toi, le passé ne peuvent l’emporter et le futur, même plein de projets, non plus, en réalité tout le monde fais comme toi, c’est juste l’opinion qui change.
      Ton opinion rend triste ton existence car tu es triste et seul mais la solitude n’est qu’une opinion, la solitude n’est pas gage de tristesse si tu ne la vois pas triste, la solitude n’est que un état, un constat comme une photo, après tu peux dire, cette photo est belle ou cette photo est moche et elle deviens belle ou moche, la même chose pour la solitude que tu peux faire belle si tu te donne la peine.
      La solitude a autant des bons et des mauvais côtés que la compagnie, à toi de l’embellir.
      Par ailleurs c’est une bonne chose que tu te tourne vers la philosophie, guette surtout la philosophie ancienne elle bien plus facile à comprendre et à suivre.
      salut
      g

  7. Merci Alexandre pour votre livre. Cette mise à nu, m’a fait beucoup de bien, c’est très courageux de votre part, je me suis sentie moin seule, dans ce vaste monde qu’est la

    1. vie…chercher pour trouver et plus on trouve plus on découvre qu’il faut encore chercher..nous sommes des etres penseurs , mais comme dit Krishnamurti « ..la pensée n’est jamais neuve.. » c’est dans l’exercice de l’ici et maintenant et l’ experience que l’on se libère et donc guérit. J’ai guété tout au long de votre ouvrage le moment ou vous parleriez du Hara, ce centre vital niché au creux de notre ventre..sans prétention, je pratique aussi Zazen, de plus en plus souvent et avec beaucoup de bonheur.. simplifier, détendre, recentrer..pour ressentir enfin, parfois..la Paix. Ceci n’est plus un simple commentaire mais une lettre que je vous adresse, n’etant pas habituée à « pratiquer l’ordinateur » et ne sachant comment vous faire parvenir les coordonnées de ce livre qui fut une révélation pour moi..je vous suggère et à tous, sa lecture: « Hara » de Karlfried von DURCKHEIM.

  8. Bonjour,
    je lis tous ces témoignages et je suis émue de percevoir tant de force intérieure chez certains, je suis d’accord avec Franck, la souffrance est un être insidieux qui s’invite très souvent, il suffit d’un mot, d’une image , d’un souvenir et la voilà …. mais j’ai appris à la laisser venir et repartir aussi vite qu’elle est venue, je l’accepte mais je ne lui donne pas plus d’importance qu’à une colère, elle fait partie de ma vie mais ce n’est pas elle qui la domine ni qui gagne, Ainsi j’éprouve de plus de plus de moments de bonheur, même courts, et c’est à ces moments que je pense le soir avant de m’endormir, sans jamais oublier de remercier d’ avoir pu les vivre
    Bien amicalement à tous et merci à Alexandre, votre livre le métier d’homme m’a impressionnée et beaucoup apportée, je vais acheter le philosophe nu des qu’il sortira en livre de poche, je recommande aussi le livre de Lauret Gounelle : L’homme qui voulait être heureux.

  9. Certains jours Alexandre, je me dis que ma souffrance ne pourra jamais être comprise par autrui, et que je ne pourrai jamais comprendre la souffrance d’autrui.

    Et parfois, comme ça, mystérieusement, j’entrevois une brèche, un rayon de lumière dans l’obscurité et c’est la joie partagée et la souffrance aussi.

    ça passe vite une vie sur cette Terre, c’est comme un éclair dans le Ciel…

    Bonne soirée.

  10. Ici et maintenant, quelle est la nature de cette souffrance ?
    Ici et maintenant, quelle est la nature de cette conscience qui perçoit la souffrance ?

  11. Mieux que les philosophes ceux qui pratiquent d’abbord puis comprennent car comprendre devient alors un produit de la pharmacopée?

  12. Essayer de vivre sa vie simplement. C’est un difficile chemin. Je ne crois pas avoir cette aptitude au détachement, ni nécessairement la vouloir. Parfois, dans une église ou devant un paysage, en famille chez moi, avec quelques petits riens, je ressens ce sentiment océanique dont Parles Pierre Hadot. Où bien simplement en étant à ce que je fais; cette forme de mystique de l’action trop souvent oubliée. Est ce un mal d’avoir peur pour mon fils ou ma femme? C’est sûrement de l’attachement, voire de la possession. Je me raisonne autant que je déraisonne souvent. C’est assez effrayant parfois, mais c’est ma nature et ma meilleure thérapie a été de l’accepter.. Vivre ici et maintenant ? J’ai un jour lu sur le web, un jeune vivant un passage difficile, disant simplement, « penser à demain m’aide, un jour ça ira mieux »; Certes les épicuriens et les stoïciens rappelle que demain n’existe pas encore. Mais, le christianisme, nous rappelle que le l’Homme vit aussi d’espoir et d’espérance. Et c’est bien cela qui m’aide à vivre, plutôt que le détachement de la souffrance ou du bonheur. Comme tous les Hommes, je trébuche souvent. C’est ma fierté de l’admettre. Amicalement Philippe L

    1. Je relève ce passage dans votre messages : « Certes les épicuriens et les stoïciens rappelle que demain n’existe pas encore ». Et vous ajoutez que le christianisme offre l’espoir et l’espérance. Certes mais le christianisme alimente et ancre cet espoir dans l’au-delà. Dans la sagesse antique, stoïcienne, épicurienne et aussi sceptique, le moment présent inclut les traces du passé ainsi que des projections sur l’avenir. Il rappelle simplement que l’avenir n’existe pas autrement que comme une pensée de l’instant. Ceci aide à comprendre que l’avenir n’est pas un « droit », parfois même une quasi réalité, non, la mort peut nous couper définitivement la route à tout moment. Il ne s’agit donc pas du tout de rester calé strictement dans l’instant, mais de bien définir ce qu’est l’avenir, une simple représentation, appuyée sur la réalité, de ce que pourrait être l’avenir. Il n’est jamais venu l’idée aux stoïciens de bloquer les gens dans l’instant. Sauf situation hyper angoissante style vous allez être fusillé dans 5 minutes auquel cas l’instant au sens le plus strict pourra être un refuse ainsi que le soulignait un maître tibétain.

  13. Il y a quelques jours, j’étais en charge d’animer une réunion d’un groupe chrétien, sur la thématique du Pardon. Alors, bien sûr, qui dit pardon, dit souffrance. Et j’ai enfin pris conscience que même si je ressentais intensément ce que voulait exprimer la théologienne Lytta Basset quand elle parlait de souffrir « avec », ce souffrir-là me restait à jamais inaccessible.

    J’étais incapable de souffrir « avec » toutes les personnes de mon groupe chrétien. Leurs abandons, leurs trahisons, leurs douleurs physiques et morales m’étaient étrangers. Et ces personnes-là, elles étaient également impuissantes face à ma souffrance. Et je savais bien qu’elles ne comprendraient jamais la perte inestimable de mon regard frais et innocent sur le monde provoqué par la rencontre avec le mal et la perversion. Ce qui avait provoqué l’ouverture de mon chemin vers la cécité…

    Je ne souhaite plus intervenir sur vos Pharmacopées, Alexandre. Je ne sais pas si je lirai le livre « Le Philosophe Nu », on ne me l’a pas encore offert. Mais je l’ai fait commander à la bibliothèque municipale de mon quartier, donc d’autres, au moins, le liront en partage…

    1. Votre chemin sur la cécité n’est qu’un détour; Vous reviendrez je l’espère nous faire bénéficier de votre gentillesse. Que le besoin de recul vous soit bénéfique ! A bientôt !

    2. qui vous dit que votre souffrance n’a pas été entendue ?
      Vous n’êtes pas seul .
      La compassion existe mais on doute et parfois on préfère se croire seul ! prions !

  14. Merci infiniment pour votre commentaire Sophie.

    Il me fait réfléchir et me permet de porter un nouveau regard sur mon chemin de vie. C’est hélas cette même gentillesse qui a fait de moi une proie facile pour les pervers…

    Comment revenir vers qui je suis profondément en restant à juste distance de ce qui pourrait me faire encore du mal?

    En acceptant d’être opérée pour un décollement progressif de la rétine, à l’âge de 39 ans, j’ai fait un premier pas vers la guérison de mon âme.

    Merci à Alexandre Jollien pour cet espace d’échanges et de partage.

    1. A mon sens il vaudra toujours mieux être une proie pour les pervers que d’être pervers soi-même ! Les pervers existent nous n’y pouvont rien et nul ne peut prétendre échapper aux souffrances qu’ils peuvent infliger. Et s’il existe des pervers n’oublions pas qu’il existe aussi des êtres lumineux.

  15. Bonjour à tous, et à toi Alexandre puisque c’est par ton site que je découvre ces messages qui me montrent que je ne suis pas seule en chemin. Ca me fait beaucoup de bien car je suis isolée en campagne avec peu d’occasion de partager sur ces sujets. Aussi, Alexandre, si j’ai d’abord pris ton livre « le philosophe nu » comme une claque, j’espérais trouver des réponses…, j’en suis maintenant à la page 95 et il me donne des pistes de réflexion, une raison de formuler ma pensée, ce qui me plait bien. Toute nos histoires sont différentes et pourtant les questions sont les mêmes… pour moi en ce moment, et probablement pour les 40 années à venir, ca tourne beaucoup autour de « être et paraître ». Ca vous parle????

  16. « Bonheur et malheur sont deux frères jumeaux qui grandissent ensemble » Alors, il y en a souvent un mieux nourri que l’autre…

    « Je m’acharne à éviter les coups durs »… moi aussi et le soir, lorsque je fais le point, je me félicite si j’y suis arrivée !

    Pour moi aussi, la nuit est un refuge, pas d’intrusion, la pause, lâcher prise, ne plus faire comme si…

    Selon le contexte…
    La santé ou non, la foi ou non, la souffrance n’est pas ressentie de la même façon…

    Quand cela va mal, je me dis que cela pourrait être pire et que cela ira, peut-être, mieux demain…

    Quand cela va bien, j’arrête l’instant, c’est « le pur plaisir d’exister »…

    « Simplifier, détendre, se recentrer » c’est aussi ma solution…

    L’attachement, bien sûr, est aussi source de souffrance, comment ne pas craindre la mort de ceux qu’on aime ? Si cela ne tourne pas à l’obsession…

    %ais s

    1. Bonjour Denise,

      J’ adhère totalement !
      Tout le monde ressent une peur instinctive de souffrir et personne n’y échappe. Sénèque et Comte-Sponville m’ont beaucoup aidée à « relativiser » mais surtout à accepter la souffrance comme un état de fait. Et comble de surprise, embrasser ma douleur, et même la nourrir parfois, m’a procuré sinon une délivrance mais de la joie… Peut être que mieux la connaître m’ a permis de ne plus la craindre…

      Devenir Sage, pas à pas, au prix de quelles souffrances !! et de combien de vies ?

      Douces pensées à Tous.

  17. J’ai fait une fausse manoeuvre…. Je continue…

    Mais sans attachement, que serait la vie ?

    J’aime bien cette phrase de Confucius :

    « Ne crains pas d’avancer lentement,
    crains seulement de t’arrêter ».

    Je poursuis la lecture du « Philosophe nu »… très intéressant, touchant.

    Bonne soirée

  18. cher Alexandre Jollien,
    Je venais partager un petit quelque chose sur Noel,Houe Neng,et Antoine Bloom que j’ai découvert grâce à vous.Mais,parce que j’ai un mauvais caractère

  19. je dirai juste,que msr ou mme je crois, »bienvenue sur la voie de garage » aille méditer…J’en ferai autant pour venir à bout de l’agacement qu’elle provoque chez moi!

    1. Eh bien vous voilà comblée Christine, débarassée de cette « Madame je sais tout » de Bienvenue sur la voie de garage , avec ses leçons de sagesse pédantes.

      Espérons que ça lui servira de leçon et lui apprendra à se taire au lieu d’étaler son pseudo-savoir sur des blogs de philosophes.

      Et espérons aussi que ce départ fera votre bonheur, en attendant la prochaine frustration du réel qui ne saurait tarder, même entre deux méditations…

      Bonne journée à vous.

      Jean.

    2. Dommage que vous vous agaciez de « Sur la voie… ». Tout ce qu’il exprime sont ses sentiments personnels qu’on peut partager ou non. Je le « défends » parce que je sens que je pourrais moi aussi agacer assez rapidement bien que je ne fais qu’exprimer mes pensées. Ce site me paraît formidable et tout ce que je lis sur ce forum est vraiment de qualité même si je ne partage pas tout. Ca me donne envie de causer avec tout le monde. Du coup « Sur la voie » se sent pris à partie et c’est bien dommage. Non ?

  20. quant au « petit quelque chose »,c’est une merveille!Mais,vous le savez bien.Merci à vous,et pardon.christine

  21. bonjour Alexandre,
    Je suis novice en matière de philosophie c’est pourquoi je vous demande de m’aiguiller vers des lectures de philosophes anciens qui vous ont apportés des lignes de vie à suivre dans votre vie. Je sais que chacun de nous est à la recherche de sa propre réalisation donc je ne prétends pas suivre votre chemin. Seulement obtenir des conseils, être guidée dans mon apprentissage de la philosophie par le biais de votre expérience. Merci de votre aide.

  22. Bonjour, je découvre ce blog grâce à l’article dans le Temps du 24.12 et je savoure… en pensant à de nombreux patients car je suis psychiatre. A quand des séminaires sur la santé mentale prise par l’autre bout? Ceux qui viennent me consulter espèrent souvent un arrêt de leurs malheurs ou un bonheur de conte de fée. A beaucoup je vais proposer de lire ce blog, ces pharmacopées (sans effets secondaires connus je pense ;-), ces témoignages (certains sont très beaux), merci à Alexandre Jollien et aux participants!

    1. Bonjour docteur Lapin bleu,

      je vous conseille plutôt le blog du psychiatre parisien et ami de Matthieu Ricard, le docteur Christophe André. Il est beacoup moins ennuyeux que celui d’Alexandre Jollien.

      C’est une véritable cour des miracles.

      Vos patients y trouveront à peu près tous les profils psychiatriques existant sur cette terre. Une bonne cour de récréation pour eux.

      C’est savoureux, vous m’en direz des nouvelles!

      Bien à vous,

      Jean.

      Ps : adresse du blog de Christophe André : http://psychoactif.blogspot.com/

      1. Que d’agressivité et de mépris pour les commentaires des autres ? pourquoi ? Je vous souhaite de trouver un regard bienveillant .

          1. Pour être la plus honnête possible, j’ai bien lu les commentaires de cette pharmacopée et j’ai spontanément ressenti la même agacement à propos des commentaires de « Bienvenue sur la Voie ». mais je considère qu’un Blog c’est la liberté de parole de tous ceux qui interviennent, alors tant pis pour l’agacement, c’est stimulant! Moi aussi je continuerai à lire tous les commentaires et je m’efforcerai de confronter mon point de vue à celui des autres, en plutôt des propos, plutôt qu’en jugeant les commentateurs.

          2. Pour ma part, c’est cette phrase, émanent de plus d’un psychiatre qui me paraît très méprisante : « Ceux qui viennent me consulter espèrent souvent un arrêt de leurs malheurs ou un bonheur de conte de fée ».

            Quel mépris pour la souffrance d’autrui!

            Quant à « Bienvenue sur la voie de garage », je la trouve aussi très agaçante et comme nous sommes à présent 3 à le dire, c’est que forcément elle le mérite bien!

            Bonne soirée.

  23. La souffrance, elle vient, elle part, elle revient inlassablement , pourquoi ? je ne peux répondre à cette interrogation, j’essaie de l’apprivoiser depuis 4 ans, je me dis à chaque fois qu’elle m’envahit (fêtes, anniversaires, souvenirs ….) qu’elle va passer, je lui parle, je prie et je me recueille, je médite,j’entreprends des choses, je me projette dans l’avenir, j’apprécie chaque moment de ma vie, je m’endors chaque soir en pensant aux évèments joyeux de ma journée, je remercie pour tous les cadeaux du ciel que je recois et pourtant inlassablement, elle vient me torturer. je lui demande de me laisser tranquille en 2011.Bonne et heureuse année á toutes et tous

  24. Bonsoir,

    je ne souhaite plus participer aux Pharmacopées d’Alexandre Jollien.

    Je ne répondrai plus désormais à aucun message m’étant adressé.

    Merci d’avance.

    Cordialement,

  25. Bonsoir Alexandre

    Je viens tout juste d’écouter l’entrevue de Christiane Charette,;à Radio-Canada,où vous parliez d’un de vos livres.
    Votre témoignage m’a touché,car j’ai moi aussi un handicap.

    À l’époque de mes 20 ans,j’étais très positive,je me disais que la vie mettrait surement sur ma route un homme compréhensif,qui verrait autre chose chez moi que mon handicap.
    Et mon rêve s’est réalisé,j’ai rencontré un homme merveilleux,nous sommes ensemble depuis 33 ans,et l’amour est encore bien présent.

    Toutefois,il y a 10 ans,environ,j’ai vécu des moments plus difficiles,ou le poison du doute s’est installé en moi.
    Je me demandais pourquoi un homme qui avait tout pour lui,il était beau physiquement,et avait en plus des belles qualités,donc je me demandais ce qu’il faisait avec moi,une femme handicapé,quand il aurait pu avoir plein de femmes,avec un corps sans handicap.

    Mon amoureux était bien triste de voir que je me posais ce genre de question,il me disait sans cesse «Si je suis avec toi,c’est que je t’aime,et que je me sens bien avec toi.»

    J’avais de la peine d’accorder tant d’importance à mon handicap,moi qui faisais confiance à la vie,et qui avait reçu un si beau cadeau,cet homme si compréhensif.
    Je me suis mise à détester mon corps,et à envier les autres femmes.

    Heureusement,cette période sombre fut brève,et j’ai repris confiance en moi,et je savoure chaque moment vécu avec mon compagnon de vie,je comprends Alexandre,ce que vous avez vécu en étant jaloux du corps des autres hommes,qui eux n’avaient pas d’handicap.

    Il faut apprécier la vie,même si elle est parfois difficile,vous avez la chance d’avoir une épouse et de beaux enfants,en plus,avec vos livres et vos conférences,vous êtes un semeur d’espoir…

    Merci à vous

  26. Et si au lieu de parler de nos malheurs nous parlions de nos bonheurs ?
    Dire, faire entendre, échanger, c’est quelque chose d’utile pour connaître voire « accepter » ses souffrances… Le tout n’est pas d’en faire un mode de communication !
    « Déconner » un tant soit peu c’est aussi aller chercher dans l’autre l’espoir de la résiliance.
    Je trouve le malheur trop triste pour s’y enfermer…

    Amitiés

  27. Oui Jeff, s’accorder à la Vie en nous, pour sentir « la bonne heure » au milieu même de ce que nous appelons  » malheur ».
    Car ce qui dépend de nous est la manière dont nous faisons vibrer la vie en nous.

  28. Je trouve que les gens ne devraient pas étaler leur malheur, sauf si c’est pour se faire de l’argent… Au moins ça leur rapporte quelque chose.

    D’ailleurs, je ne fréquente, pour ma part, que des personnes qui sont positives et voient la vie toujours en rose. Les autres, je les raye de mes contacts.

    ça s’appelle la méthode du petit nuage rose. Vous connaissez?

    Résultat garanti ! Plus de souffrances ! Encore mieux que la méditation pleine conscience.

  29. Je commence à lire le Philosophe nu ce qui me conduit à vous rendre visite sur votre site. Votre sincérité, votre engagement philosophique me permet de dialoguer avec vous in absentia. Vous soulevez les questions et je m’interroge sur la réponse que je donnerais pour ce qui me concerne.
    Dans ce commentaire vous évoquez les stoïciens et vous dites « ils peuvent nous prêter quelque secours ». Je n’ai lu que 40 pages du Philosophe Nu mais déjà à plusieurs reprises vous évoquez les stoïciens comme une des voies. Personnellement j’estime que la pratique stoïcienne, telle qu’expliquée par Hadot, doit être approfondie par la pratique pour en avoir une pleine compréhension. La première fois que je vous ai vu, à la télévision française, j’ai remarqué votre attirance pour le stoïcisme et le courant de pensée qui en découle, SPINOZA naturellement et Nietzsche bien sûr. Pardon j’oublie Montaigne naturellement. Pour moi voilà la piste, voilà celle que j’approfondis.
    Epictète dit que la compréhension de la distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous est le préalable à l’engagement sur la voie de la sagesse. Je le pense. Les malheurs du corps, le corps lui-même ne dépendent pas de nous. La souffrance ne dépend pas de nous et nous ne devons pas la ressentir comme une injustice. Reste ensuite à l’encaisser. Mais encaisser la souffrance c’est une chose, et s’interroger sur la souffrance, sur le handicap une autre. Je fais court mais à mon sens, c’est ce que je fais il faut méditer sans cesse sur ce point d’entrée de la sagesse.

  30. Je relis la fin de votre texte. Je lis « si je m’évertue à tenter d’éliminer chaque douleur de mon existence, je me voue au malheur et je m’épuise ». Pardon de relever ce point mais je ne pense pas qu’on puisse songer à éliminer la douleur. Je n’ai jamais compris que le stoïcisme visait à éliminer au sens strict la douleur mais à la remettre à sa place parmi les choses naturelles et indépendantes de notre volonté. Dans mon entourage je remarque que dès que quelqu’un tombe malade on se met à rechercher la cause, la faute, l’erreur qui a conduit à cet état de fait, accessoirement cela aboutit souvent à culpabiliser le malade, peut importe. Ainsi dans les milieux intellectuels on croit que le cancer est une maladie qui ne peut atteindre un sage et qui frappe dont les gens manquant de sagesse. AInsi lorsque le maître zen Taisen Deshimaru est mort d’un cancer une partie de ses disciples français ont été désorientés car il pensait que la sagesse aurait du protéger le maître ? Etonnant non ?
    Donc la souffrance n’est pas une punition, elle existe tout simplement. Admettre au fond de son coeur ce principe c’est déjà alléger ses souffrances. Je pense que les stoïciens en parlant d’éliminer les souffrances ont clairement voulu dire les souffrances existentielles naissant de la maladie ou du handicap.

    1. Bonjour Hanistrois, novice en philosophie stoïcienne, pouvez-vous me guider vers mes premiers pas. Vos messages m’interpellent et correspondent à ce que je ressens. Merci de me conseiller, si vous le voulez bien. 🙂 Voici mon email : kako3165@orange.fr.

  31. Merci Alexandre, je viens de finir de lire « Le philosophe nu ». J’ai eu beaucoup d’émotions, je me suis même moquée de moi en riant parce que ce que vous avez écrit me fait tellement écho que j’avais l’impression que c’était écrit pour moi. Il n’y a pas de « hasard », vous m’aidez à éclairer mon âme. Je travaille au quotidien sur l’acceptation, à ouvrir mon coeur, à accueillir le bonheur, ici et maintenant . Ce que vous avez écrit sont des petites lumières qui vont éclairer mon chemin..Mille mercis, c’est un grand enseignement sur la capacité à accueillir la joie et la vie.

  32. Je vous remercie d’écire et j’appécie particulièrement celui sur la construction de soi et votre infini humour qui aide tellement, c’est cela aussi faire vibrer la vie en soi en l’autre. vraiment merci et douce année !

  33. Monsieur Alexandre Jolien, qu’est-ce qui motive votre écriture en particulier dans votre dernier livre « Le philosophe nu » où vous nous faites le don de vos témoignages quotidien ?
    Merci pour votre éclairage !

  34. Il faudrait ,dès le réveil,commencer par remercier la vie du cadeau de cette journée,et faire confiance de façon inconditionnelle à la partie solaire -enfouie en nous et qui nous guide fidèlement -pourvu que nous en prenions conscience .Si nous prévoyons désastres et catastrophes, nous finirons bien par les attirer.Et au coucher faire le compte des minuscules petits bonheurs qui ont jalonné notre journée.et tentons de tirer leçons des petits « ratés » du jour.Bref, écoutons la voix de Paul aux Thessaloniciens: « Soyez toujours joyeux, priez sans cesse (abandonnez vous à la Providence) et rendez grâces en toutes choses « Chacun reçoit sa part de « talents »et a pour tâche de faire fructifier ce qu’il a reçu sans jamais comparer avec les autres- qui ont reçu d’autres talents, d’autres fardeaux et un autre chemin vers l’Amour et la Joie.Merci de votre témoignage de vie mais l’introspection ne vaut que si elle nous donne la paix dans l’acceptation  » de ce qui est » avec confiance: c’est cette confiance qu’il faut cultiver avec la conscience de plus en plus nette d’être accompagné et aidé par notre « soleil intérieur » C’est ce que je vous souhaite car vous n’en n’êtes pas très loin :quittez le mental et allez vers le coeur et l’Esprit -changement de cap obligatoire- Courage !!

    1. Quitter le mental ? Comment fait-on ? On se tranche la tête ? C’est une image je suppose. Ce que dit Saül de Tarse me paraît assez recevable à part à mon point de vue la soumission à Dieu sauf si Dieu est une formule pour désigner la matière éternelle et infinie. L’instropection vaut si elle donne la sagesse. Pour ma part je ne sais ce qu’est le « coeur », c’est une jolie formule poétique volontairement floue. Pourtant j’ai cru entendre le Pape dire que la foi était basée sur la Raison, sur le mental donc, car sans mental comment être responsable de ses actes devant le Dieu qui punit et pardonne peu ?
      Pardon cher Lucet je respecte votre vision des choses je donne juste, à côté de la vôtre, la mienne. La « nature » des êtres humains est de fonctionner de jour comme de nuit avec sa raison, avec son système mental, c’est là que se situe « son coeur » au sens imagé du terme bien sûr. Le changement de cap à opérer selon moi c’est de se reconcilier avec la raison et d’en faire un emploi centré sur la joie, l’équilibre et la lucidité pour pouvoir mieux aller vers les autres.

      1. Cher Hansitrois, je n’ai pas parlé de soumission à Dieu mais de confiance « dans la vie » -si vous préférez et d’accueil de tout ce qui nous arrive ici et maintenant : c’est la sagesse simplement.

        1. J’ai relu votre post et en effet vous ne parlez pas de soumission à Dieu. En fait j’ai cru lire cela à cause du passage de Paul « priez sans cesse abandonnez vous à la Providence ». J’ai déduit qu’on priait Dieu et qu’on s’abandonnait à sa Providence ce qui m’a amené à traduire par « soumission à Dieu ». Mais vous avez raison de rectifier vous évoquez bien la « confiance dans la vie ». Je partage votre formule « accueil de tout ce qui nous arrive ici et maintenant ».
          Paul n’est pas une source d’inspiration pour moi, mais vous avez raison de me reprendre, je vous ai fait dire quelque chose que vous n’aviez pas dit. Pour échanger il faut se concentrer sur les messages de chacun, prendre la peine de lire attentivement afin de capter au plus juste votre point de vue.

  35. La violence n’est pas seulement inéluctable : il n’y a pas encore de violence sans éveil.
    C’est un des sens du sacrifice antique. regardons JC : pour sauver, c.-à-d. éveiller l’humain symboliquement, il n’a dû simplement gagner un match de pétanque. La via dolorosa, c’est que Lucifer est le porteur de la lumière (étymologie).
    L’éveil par la joie e sera une méthode nouvelle et non-violente.

    1. J’ai pas tout compris. Le suicide de Socrate est aussi une démonstration de sagesse. On peut citer également l’attitude d’Epictète lorsque son maître lui a brisé le genou. Enfin Spinoza le chantre de la joie soulignait qu’il fallait se méfier en regardant le trou fait dans son manteau par le poignard d’un fanatique religieux. Joie et tristesse se combattent, aucune ne l’emporte mais chacun peut faire son choix. L’éveil par la joie me paraît personnellement préférable mais « Caute » méfions nous comme disait Spinoza. Histoire de ne pas être surpris si la tragédie venait s’abattre sur nous.

  36. Je pense que dans ce passage de Nietzsche il est surtout question de la corrélation entre le bonheur et le malheur. Il est plus facile d’être très heureux après avoir été très malheureux, et il est aussi plus facile d’être très malheureux après avoir très heureux. Le bonheur n’est pas le contraire du malheur, c’est sa réciproque.

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