Pharmacopée n°1

Depuis que j’ai découvert le zen, j’essaie de pratiquer le principe de Houei-neng. Le sixième patriarche du bouddhisme chinois me prête un outil. Ne jamais s’accrocher à un état d’esprit, une chose ou un événement. Quand j’ai peur, je laisse passer. Quand je suis en colère, je n’alimente pas mon courroux et laisse, en quelque sorte, mon esprit continuer son chemin sans se fixer. Dans le Soûtra de l’Estrade, on entend la parole de Houei-neng : « Les pensées se suivent sans cesse ; l’une est passée, l’autre passe, une autre arrive encore : elles s’enchaînent sans jamais s’arrêter, mais si, un seul instant, cette chaîne se brise, votre corps absolu s’éloigne immédiatement de votre corps de chair et, dans la succession des instants ultérieurs, aucune pensée ne peut plus se fixer sur le moindre phénomène. Car, si l’on arrête sa pensée un seul instant, toutes les pensées s’arrêtent, et l’on parle d’enchaînement.[1]

Ce qui est fantastique c’est que la nature vagabonde de mon esprit, sa tendance à passer du coq à l’âne est elle-même une invitation au détachement. Je suis dans la joie puis dans la tristesse, dans l’inquiétude et dans l’enthousiasme, ce n’est peut-être pas un problème dès lors que je ne me fixe sur rien, que je ne m’attache pas plus à un état d’esprit qu’à un autre et que j’accueille la vie dans sa nouveauté de toujours. Tel est le principe de Houei-neng à mes yeux.

[1] Fa-Hai, Le soûtra de l’Estrade du sixième patriarche Houei-neng, Point Seuil, p. 37

27 Comments on “Pharmacopée n°1”

  1. n’est-ce pas plutôt notre incapacité à nous fixer suffisamment longtemps sur une idée qui provoque notre instabilté émotionnelle?

    1. Excellent. Je ne pense pas que le principe de Houei-neng soit une invitation à la versatilité. Il faut, au contraire, une détermination et un certain courage pour persévérer. Ne serait-ce que pour appliquer le principe en question. Comment concilier la non-fixation avec la fidélité à soi ? Là est toute la question. Je pense que Houei-neng nous invite surtout à ne pas nous endurcir, ne pas nous crisper sur des idées pour laisser la vie nous nourrir sans cesse.

      Merci à tous pour vos encouragements !
      Alexandre Jollien

      1. Je poursuis la lecture du philosophe nu et je suis avec attention votre thérapie pour cesser de maudire les beaux gosses.
        J’en étais au passage où vous sembliez atteindre le fond en réalisant que certains beaux mecs pouvaient en plus être des mecs biens, intéressants, sensibles et même vivant dans la joie. En effet cela arrive. Un jour je faisais passer un concours administraif, j’étais membre d’un jury (de deux personnes), et soudain un candidat beau, intelligent, compétent, souriant, charmant et modeste… Mon co-jury et moi étions abattus, nous maudissions Mère Nature de s’être penchée plusieurs fois sur le même berceau… Voici que la candidate suivante se présente, belle, intelligente, compétente, souriante, aimable. Et là nous avons décidé, bassement, de nous venger, oui je l’avoue de nous venger… Nous avions en réserve une question très simple à la quelle il fallait répondre « Date limite le 30 juin » et pour une raison inconnue plusieurs candidats avaient répondu « Date limite le 31 juin »… Pourquoi le 31 ? On ne savait pas, une erreur dans le cours ? On pose la question à la délicieuse beauté qui répond « Date limite le 31 juin » et là, on l’a enfoncé, ridiculisé, elle était rouge de honte et de confusion. La réponse était sans importance mais c’est dire le 31 juin c’est humiliant, elle se sentait nulle, humiliée et à son regard on sentait qu’elle se voyait presqu’en dessous de la moyenne. L’ayant bien humiliée, on est redevenu correct et on lui a expliqué ce « truc » et on lui a confirmé qu’elle méritait une super note (en fait 19,5 sur 20 et les doigts dans le nez en plus)…
        Par contre, cher Alexandre, la vraie question est de comprendre que si vous pouviez prendre la place d’un bellâtre, il vous faudrait assumer ce que vivent les bellâtres. Je veux dire que si cette opération magique pouvait se faire quel Alexandre seriez-vous au juste. Celui qui a souffert inséré dans l’enveloppe d’un beau corps ou alors l’ancien Alexandre serait-il effacé à jamais pour n’être que le bel Alexandre…
        On rêve tous d’être un sportif en vue beau mec de surcroît. Mais nul ne se pose la question de savoir s’il accepterait de s’entraîner sur des terrains humides par temps froids des années et des années durant. Moi je vous le dis Alexandre l’entraînement vous ennuyait de façon mortelle… Pour vivre pleinement la vie d’un bellâtre il faut être né bellâtre, avoir suivi tout son parcours de bellâtre et tout ce qui en découle, je ne sais pas, tout, je suis pas bellâtre, des choses que j’ignore… genre croire que je mérite mon 14 en math alors qu’en fait la prof de math est béate devant moi et que ma copie ne vaut que 8 et encore… Donc votre projection consiste à mettre l’Alexandre souffrant dans le corps d’un bellâtre sans avoir eu tout le parcours d’un bellâtre. Cela n’a absolument aucun sens, aucun, c’est une pure fantasmagorie, une représentation qui ne tient pas debout comme aurait pu dire Marc Aurèle…

        1. Jacques Brel, qui complexait de ses dents de cheval, à écrit une chanson « Jacky » où il aurait aimé :
          « Être une heure, une heure seulement,
          Être une heure quelquefois
          Ëtre une heure, rien qu’une heure durant..
          Beau… Beau… Beau et Con à le fois… »

  2. Bonjour, pas universitaire ni littéraire, je suis comme beaucoup de mes contemporains confronte a une crise existencielle profonde.je me bats très souvent contre moi.même pour faire face aux souffrances que mon esprit me fait endurer. J’essaie de me tourner vers la philosophie, les valeurs du boudhisme, sans méthodologie. Cela fourmille de bonnes pistes mais que de chemin a parcourir semble t’il. Votre chemin même s’il est différent et riche rebelle semble t’il des voies a explorer pour moi. Si vous aviez qq instants a me consacrer que me conseilleriez vous. J’ai bien conscience de jeter en quelque sorte une bouteille a la mer mais je crois en la générosité et en la compassion bien cordialement thierry

    1. Bonsoir DEBERT,

      Le cheminement prend du temps mais l’important est d’être dans la bonne direction, persévérer, parfois on trébuche mais on se relève avec moins de difficulté,la lumière est au bout …
      Je vous souhaite de la force pour continuer votre combat pour mieux vivre.

    2. Bonjour,
      le premier pas sur le chemin n’est-il pas de s’arrêter? Arrêter de s’agiter vainement, abandonner cette volonté perpétuelle de faire, d’occuper le temps, de remplir ce que nous voyons comme un vide alors que c’est un espace? explorer cet espace, notre espace intérieur, celui – matériel et humain, spirituel – dans lequel nous évoluons est sans doute plus enrichissant que vouloir le remplir, le faire produire. La productivité me semble l’antithèse de la création, du progrès humain. Je ne te livre pas ici un conseil qui se veut avisé, mais l’état de ma réflexion que je crois un peu parente de la tienne.
      Bonne route .
      PS intéressant le lapsus – révèle/ rebelle – à moins que je n’ai pas saisi?

    3. Réponse à Thierry Debert…
      Vous posez simplement de très bonnes questions. Parmi toutes les voies qui s’offrent laquelle choisir ? Quels livres lirent ?
      Comte Sponville expliquait comment entrant à Normale Sup il fit le calcul du nombre de livres qu’il pourrait lire durant sa vie et il se rendit compte que ce serait … pas grand chose… Alors oui il faut faire des choix. Tout explorer c’est courir le risque de ne rien approfondir. Se consacrer à une voie c’est courir le risque qu’elle soit erronée ou qu’elle ne convienne pas à votre personnalité. Donc votre question est absolument fondamentale, c’est LA question qu’il fallait poser.
      Les philosophes professionnels sont souvent des érudits dont l’esprit est plus gêné par les connaissances qu’autre chose. Montaigne disait qu’il avait la chance d’oublier le contenu d’un livre dès qu’il avait fini de le lire. En effet, à quoi bon se contenter de citations la vie n’a rien à voir avec le bac de philo.
      Je ne dis pas qu’il ne faut pas lire, pas faire de citations, pas s’inspirer de certains auteurs, non, je dis simplement que cela a une limite, que nous sommes des êtres limités dans l’espace et dans le temps.
      Ma réponse est donc qu’il faut se concentrer, sur soi, et sur certaines pistes… Ce qui implique de négliger certaines voies fort intéressantes mais qu’on ne pourra pas utilement explorer. Ainsi va la vie on ne pourra pas tout lire et tout faire.
      Pour vous répondre cher Thierry je vais vous conseiller de lire, de relire, de méditer les quelques livres de Pierre HADOT qui est l’auteur qui a la compréhension la plus profonde et la plus simple de la pratique philosophique greco-romaine, du stoIcisme, de l’épicurisme, du cynisme et de scepticisme. Lire notamment son commentaire du Manuel d’Epictète qui est un livre simple, direct, précis sur les exercices spirituels de la philosophie antique. Ce n’est que mon opinion mais cette voie là est d’une profondeur incroyable. On peut se concentrer sur une telle piste. Elle est proche du bouddhisme, moi je dirais même plus concrète et plus efficace que le bouddhisme, j’explique pas ici, mais je pourrais en parler.
      Pardon de donner un « conseil » mais vous demandez des avis alors je prends le temps de vous répondre.

  3. A Debert:
    « Que de chemin à parcourir »… vers soi, est-ce que çà n’en vaut vraiment pas la peine?
    « Si vous aviez qq instants à me consacrer, que me conseilleriez vous? » Il faut justement que vous preniez le temps nécessaire à la recherche, aux questionnements, aux doutes, aux vacillements pour savoir ce qui est bon, juste pour vous, ne croyiez-vous pas?

  4. Cela me rappelle les paroles d’un Lama tibétain : « Vis le moment et ce moment se situe entre deux secondes. La première est dans le passé et la suivante est dans le futur. »

  5. Je vous ai écouté ce dimanche, vous m’avez donné envie de vous lire. Une de vos phrases m’a touchée, vous dites qu’il est dur d’être réduit
    à son handicap. C’est ce que je vis avec mon âge (50 ans) impossible de trouver du travail. Je me sens comme un dinosaure. Vous écouter m’a insufflé de la force. Merci

  6. Bonjour,
    J’ose recommander la lecture de cet excellent livre: chaleureuse rencontre avec soi-même de Thierry Tournebise. D’abord un peu difficile, il est d’une profondeur incroyable et juste.
    N’a sans doute pas sa place, sur ce site mais il a tellement éclairé mon chemin qu’il mérite d’être cité ici. Il n’est pas hors sujet, car c’est un invitation à la réconciliation avec nous même.

    Nos défauts deviennent des manques à combler, ce recadrage devient déjà une invitation à l’apaisement.

    La synthèse de l’auteur permet de reconnaitre en soi ce qui fait défaut et donne des clés.
    Vivre les différences comme une richesse et une opportunité n’est pas encore un reflexe habituel. « La normose » serait-elle une maladie?
    Nous pouvons être malade de ne pas être dans la norme.
    De là, ce combat illusoire mais que nous connaissons trop bien, lorsque la vie à mis un handicap sur notre route. Je pense que ce combat nous fait marcher à côté de nos pompes, nous éloigne de nous même.

    J’aime bien ce qu’à fait le monde hippique du mot handicap. Un handicap est une épreuve dans laquelle un juge handicapeur utilise des artifices pour équilibrer les chances théoriques de tous les concurrents, pour doner une chance égale à tous les chevaux..
    Au départ de ce message, il y a comme une irritation à vous voir employer régulièrement le mot combat..Cela ne cadre pas avec la vision que j’ai d’un philosophe. C’est vrai que compléter la phrase la vie c’est…… est souvent riche d’enseignement car cette croyance influe directement sur nos perceptions.
    J’ai recontré une femme pour qui la vie était un jeu, cela change du tout au tout; pa là même cela conditionne l’accès à des ressources dont nous ne disposons pas quand elle est perçue comme un combat.

    Le coeur, le corps et l’esprit sont indissociables. Respecter ces trois dimensions et les harmoniser permet de cesser le combat. au moins c’est un bon début…

    A quand l’armistice?

    Bonne continuation

    Epictète (philosophe stoïcien), 50 ans après JC nous dit que ce ne sont pas les choses qui nous blessent mais notre façon de les considérer.

    Pour finir, un emprunt au site web de Thierry Tournebise.

    Nouvelle logique nécessaire
    La nouvelle logique porte un autre regard sur le symptôme psychologique. Ce dernier ne vient pas du trauma. Le trauma n’en est pas la cause. Le symptôme ne se produit pas « à cause du trauma » dont il resterait une trace dans l’inconscient, mais « spécialement pour garder un lien avec celui que nous étions et qui a vécu le trauma ».

    La logique du « à cause de » invite à trouver du mauvais à éliminer ou à corriger, alors que celle du « spécialement pour » invite à retrouver une précieuse part de soi en attente de réhabilitation. D’une logique de l’événement (objet) en tant que cause, nous pouvons aller vers une logique de l’individu (sujet) en tant que source, en tant que raison, en tant qu’origine, en tant que projet. Nous reviendrons un peu plus loin sur ce point fondamental.

    Cette nouvelle logique se déroule avec des phénomènes obéissant à une « dialogique », c’est-à-dire à deux pulsions antagoniques se côtoyant avec pertinence dans « le tout » complexe de la psyché. Il s’agit de la pulsion de vie et de la pulsion de survie. La première assure la cohésion des différentes parts de soi, la seconde assure la dispersion, l’éloignement des parts de soi en souffrance pour préserver la psyché d’une charge émotionnelle qu’elle ne pourrait subir sans dommage à ce moment là.

  7. merci pour votre leçon de vie .les émotions sont négatives ou positives selon l’esprit du moment.le livre des morts tibétain est un super moteur pour moi qui suis bouddhiste et je retrouve en vous cette énergie .permettez moi de vous souhaiter longue vie

  8. Bonjour Alexandre …
    «[…] Ne jamais s’accrocher à un état d’esprit, une chose ou un événement. Quand j’ai peur, je laisse passer. Quand je suis en colère, je n’alimente pas mon courroux et laisse, en quelque sorte, mon esprit continuer son chemin sans se fixer. […] »
    Quel beau programme , mais sans doute plus facile à dire qu’a suivre …
    J’ai honte de l’avouer , mais je n’ai encore lu aucun de vos livres … mon directeur m’ayant chaudement recommandé par mél de m’intéresser à vous , j’ai cherché sur le web des documents vous concernant … l’article de Wikipédia qu’il avait joint au mél m’a paru de prime abord « imbuvable » , mais il m’a permis de mesurer l’importance de votre oeuvre … et puis au hasard de mes recherches , j’ai découvert ce site … limpide … puis une vidéo sur youtube d’une interview de vous où vous disiez des choses si en phase avec les … (je cherche le mot juste … mais je ne le trouve pas …) disons qui parlerait tant à mes élèves …puis une photo qui m’a rappelé instantanément , l’homme au couteau entre les dents … sauf que cette fois le couteau était une fleur … et enfin ces pharmacopées …
    alors j’ai eu envie à mon tour de publier un article sur notre journal électronique … l’Eveil …
    et comme je le fais toujours, je vous ai écrit un mél pour vous demander si notre article vous convenait et si vous souhaitiez que j’y apporte des modifications … à ce jour je n’ai pas eu de réponse … alors comme je suis un ariégeois têtu … j’essaie une autre voi(x) …

    je vais déguster vos pharmacopées à petite dose … il ne faut pas abuser des bonnes choses !!!
    et lire vos livres … mais par lequel commencer ?

  9. Bonjour Alexandre,
    Au hazard, de mon humeur et de mes doigts sur la zapette , je suis tombée sur une émission hier soir dans laquelle vous
    interveniez.Je ne vous connaissais pas, j ai decedé

    encore lu aucun de vos livres
    J’ai honte de l’avouer , mais je n’ai encore lu
    aucun de vos livres

    1. Un petit souci avec ma connection internet …simplement je souhaite découvrir votre univers et vous remercie pour cette lumière qui vous entourre.

  10. Merci Alexandre pour ce journal « Le philosophe nu ». Je pratique zazen depuis un an et je me suis retrouvée en vous dans vos questionnements, dans votre quête du bonheur. Je salue votre courage et votre détermination!

  11. Merci Alexandre pour tout vos ouvrages. Ils sont pour moi une marche sur mon chemin. Existent ils en audio livres, ma mère aveugle souhaiterait les écouter.

  12. Merci Alexandre, vous me donnez du courage pour supporter le handicap…

    Brigitte, Alexandre a écrit « La Philosophie de la Joie » , livre sonore comprenant un CD de 68 mn, un vrai bonheur !

    Editions Textuel
    ISBN : 978-284597-305-3

  13. La méditation consiste à être conscient de chaque pensée, de chaque sentiment; à ne jamais les juger en bien ou en mal, mais à les observer et à se mouvoir avec eux. En cet état d’observation, on commence à comprendre tout le mouvement du penser et du sentir.
    Krishnamurti

    Namasté

    De cette lucidité naît le silence.

  14. Bonjour, je découvre tout juste votre petit ouvrage philosophique en forme de dialogue platonicien »Eloge de la faiblesse » , je viens d’offrir un exemplaire à une amie qui pratique l’aïkido avec une ataxie qui cherche à la paralyser comme la couleuvre d’Esculape (encore un mot grec, encore de la philosophie!), je ne connais pas encore assez votre oeuvre, mais rien que les titres me plaisent en y annoncant un peu de ces petites bouffées d’oxygène de l’esprit qui nous manquent: un peu de joie et de bonne humeur non factices.Et ça tombe bien pour un auxilaire de vie asthmatique qui pousse la joëlette d’une assoiffée de livres
    Zen et pas seulement Grec donc, votre Cervin , mon Ossau, comme un Mont Fuji incitent à la méditation joyeuse, inutile de chausser pour cela des bottes de sept lieux, c’est juste en face!
    En vous espérant dans nos contrées où l’Océan rencontre les montagnes.
    Au plaisir de vous écouter et de vous lire.

  15. Que dire d’autre j’ai commencé à lire, l’eloge de la faiblesse, le metier d’homme entre autre et j’y reviens – alexandre m’a soutenu a sa maniére en me repondant perso pendant noel…et si vous me permettez :  » si tu n’etais pas là il faudrait d’inventer : ) marc

  16. moi le premier mot qui me vient est  » espace » offrir cette espace à notre corps pour que la Vie puisse s’épanouir en nous….dans toute sa dimension….

    Alexandre, je souhaite vraiment vous interviewer pour mon film documentaire Vivant!

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