A méditer

« 21 octobre, après dîner. Processus long et douloureux que cette naissance à une véritable indépendance intérieure. Certitude de plus en plus ferme de ne devoir attendre des autres ni aide, ni soutien, ni refuge, jamais. Les autres sont aussi incertains, aussi faibles, aussi démunis que toi-même. » Une vie bouleversée, Etty Hillesum, Edition du Seuil, 1985, p.69

« Vendredi matin, 9 heures moins le quart. Je commence à me rendre compte que lorsqu’on a de l’aversion pour son prochain, on doit en chercher la racine dans le dégoût de soi-même. » Une vie bouleversée, Etty Hillesum, Edition du Seuil, 1985, p. 80-81

« Je me suis souvent sentie – et je me sens encore – comme un navire qui vient d’embarquer une précieuse cargaison ; on largue les amarres et le navire prend la mer, libre de toute entrave ; il relâche dans tous les pays et prend partout à son bord ce qu’il y a de plus précieux. On doit être sa propre patrie. » Une vie bouleversée, Etty Hillesum, Edition du Seuil, 1985, p. 212

« Je me crois capable de tout supporter, de tout assumer de cette vie et de  cette époque. Et si les turbulences sont trop fortes, si je ne sais plus comment m’en sortir, il me restera toujours deux mains à joindre et un genou à fléchir ». Une vie bouleversée, Etty Hillesum, Edition du Seuil, 1985, p. 242

« L’illumination n’est rien d’autre que la libération de scories entassées au cours d’apprentissages et d’expériences, inconsciemment accumulées comme autant de sédiments. Un peu comme le cholestérol qui se dépose dans nos artères. L’illumination, c’est la manifestation vivante, vitale, du cœur avec lequel nous sommes venus au monde. » La leçon du Zen, Soko Morinaga, Editions Le Courrier du Livre, 2004, p. 108

« Les pensées se succèdent sans jamais s’arrêter : pensées passées, pensées présentes, pensées futures s’enchaînent les unes aux autres sans interruption. Si une seule pensée était interrompue totalement, le Corps de la Loi se séparerait du corps de chair. Il faut qu’à chaque instant de cette succession continuelle de pensées aucune ne se fixe sur quoi que ce soit. Dès qu’on s’arrête sur une pensée, le flux de pensées s’arrête aussi immédiatement, et cela se nomme attachement. Mais si aucune pensée de ce flux ne demeure sur quoi que ce soit, il n’y a pas de liens. C’est cela prendre le sans-fixation pour fondement. » Le Soûtra de l’Estrade du Sixième Patriarche Houei-neng, Fa-hai, Editions du Seuil, 1995, chapitre 17

« L’esprit humain n’est pas la pensée, mais le vide et la paix qui forment le fond et la source de la pensée. Se détacher des vues fausses, voilà donc «l’unique cause de cette seule grande chose». » Le Soûtra de l’Estrade du Sixième Patriarche Houei-neng, Fa-hai, Editions du Seuil, 1995, p. 85

« Qui cherche le Bouddha hors de soi-même sans aspirer au réel, battra la campagne comme un superbe crétin. » Le Soûtra de l’Estrade du Sixième Patriarche Houei-neng, Fa-hai, Editions du Seuil, 1995, p. 108

« Pour recevoir le royaume de Dieu, il faut avec joie entrer chez soi et vendre tout ce qu’on a ; c’est le total abandon. On doit revenir à son propre soi et alors abandonner ce soi avec toute la force de son esprit et de son corps. Accueillir le royaume de Dieu c’est lancer son énergie entière dans l’abandon de son ego. » Le Zen et la Bible, J.K. Kadowaki, Editions Albin Michel, 1992, p. 119

« En fait, il n’est pas possible pour « vous » de penser. Cela signifie qu’il n’est pas bon de laisser s’introduire les propres opinions de votre ego. Si votre ego intervient, cela signifie qu’inévitablement, vous verrez les choses en les comparant. La pratique du zen est la pratique du laisser passer cette intervention de l’ego. » L’Essence du Zen, Sekkei Harada, Editions de l’Eveil, 2003, p. 20

« Cette chose » que vous pensez être vous-même n’est ni vous, ni personne. Ce n’est absolument rien. Elle est tout, et est égale à toute chose. Donc, l’expression « cette chose » est la plus adéquate pour la décrire. Les fonctions de voir, entendre, sentir, goûter, toucher et penser sont des fonctions de « cette chose » qui n’appartiennent ni à vous, ni à autrui. Nos vies sont constituées par le rassemblement de ces sortes d’outils que sont les fonctions de ces six sens. L’Essence du Zen, Sekkei Harada, Editions de l’Eveil, 2003, p.50

« L’objectif de notre pratique est essentiellement de nous éveiller à notre vrai Soi. Ce vrai Soi ne peut être perçu. Il est vaste et sans limite. S’éveiller à son vrai Soi peut aussi se dire s’éveiller au « non-Soi » ou au « non-esprit », ou à la « vacuité », ou bien « oublier son ego ». Aucune chose, êtres humaines inclus, n’est jamais figée dans le même état d’instant en instant. » L’Essence du Zen, Sekkei Harada, Editions de l’Eveil, 2003, p.53

« Ne pas chercher d’excuses veut dire que lorsqu’on se sent anxieux, par exemple, l’on ne cherche pas à calmer son esprit. Lorsqu’on ne fait qu’un avec l’anxiété elle-même, telle qu’elle est, tout est résolu. Si nous devions trouver la satisfaction pour contrer un état d’insatisfaction, nous ne pourrions pas dire qu’il est tel qu’il est. Procurée de cette manière, cette satisfaction disparaîtrait après quelque temps. Elle serait la source de la prochaine insatisfaction. » L’Essence du Zen, Sekkei Harada, Editions de l’Eveil, 2003, p.55

« Ce qui doit être respecté et observé, c’est que nous ne devons pas discuter ce qui se produit ici et maintenant. En d’autres termes, notre ego ne doit pas intervenir. Voilà à quoi nous devons nous en tenir. » L’Essence du Zen, Sekkei Harada, Editions de l’Eveil, 2003, p. 142